IL ETAIT UNE FOIS A HOLLYWOOD

Marc GALESNIK

Notre actrice préférée, Angelina Jolie, a présenté « La tragédie de Gaza ». L'histoire est passionnante : le secteur, devenu une prison à ciel ouvert, devient une fosse commune. Voici qui est joliment dit n’est-ce pas ? (Pardon pour le calembour!) Le scénariste en chef de l'ONU, Guterres, doit aimer, Antonio aime ce genre de métaphores.

Bien sûr, on pourrait faire remarquer que Gaza est frontalière non seulement avec Israël, mais aussi avec l'Egypte, et que c'est l'Egypte qui refuse catégoriquement l’entrée aux Gazaouis, même pendant la guerre. D’ailleurs, personne ne le lui demande, sachant très bien qui sont ces gentils et pacifiques habitants de Gaza.

C'est aussi pourquoi qu’Israël, qui a libéré Gaza de sa présence il y a 18 ans, continue de nourrir et d’abreuver cette prison, continue de laisser entrer ses « détenus » sur son territoire pour qu’ils puissent gagner de l'argent, et continue de leur acheter leurs T-shirts, leurs légumes et leur vodka Absolut trafiquée, même en subissant leurs missiles et des attentats permanents. Tout cela, justement, pour éviter que cette prison ne se transforme en une fosse commune, comme le craint notre chère Angelina.

Mais ne nous laissons pas distraire par les détails. Respectons les règles du scénario qui ont fait leurs preuves. Avant de passer à l’essentiel, Angelina exprime son état de choc à propos des horreurs du « samedi noir. » Ça, ça ira pendant les titres, - les scènes de l'atrocité bestiale et débridée des Gazaouis envahissant les villes et les kibboutz endormis, les massacres et autres scènes déchirantes.

Presque comme dans les films de Spielberg ou du jeune Tarantino. Ça fait glacer le sang dans les veines. Ou bien, dresser les cheveux sur la tête. Ou encore glacer les cheveux dans les veines. Bref, une horreur ! Personne, d'Angelina à Erdoğan, ne peut retenir ses larmes. Pourtant, ce sont des images d’amateurs ! Bien sûr, l'exposition est un peu serrée, surchargée de scènes peu photogéniques et crée l'illusion d'un mal absolu, menaçant le happy end prévu. Oui, c'est un film cruel, mais aucun animal n'a été blessé pendant le tournage, non ?

Seulement, pour les Israéliens, ce n'est pas du cinéma. Si, serrant les dents, étouffant toute compassion, ils n’écrasent pas ces monstres dans leurs trous, la prochaine fois, Angelina les regardera se faire couper la tête directement à Tel-Aviv et à Jérusalem. Et Guterres nous dira encore que le massacre n'est pas arrivé tout seul, que nous l’avons bien cherché. L'autre jour, ce cher Antonio a déjà chanté son solo en disant que les Juifs avaient provoqué tout cela eux-mêmes.

C'est là qu’il serait bien d’insérer un flashback de l'histoire des Juifs, qui, dans le passé, se sont déjà mis en difficulté par leur mauvais comportement. Guterres l'a lu chez un auteur allemand, comment déjà s’appelle-t-il... Le titre, c’était Mein Kampf. Seulement, il parait que cet auteur est un peu impopulaire chez les influents patrons de l'industrie cinématographique, pour la plupart Juifs eux-même. Il y aurait quelques désaccords entre eux et cet Allemand… Bon, tant qu’il faut compter avec eux, il n'y aura pas de flashback.

Il vaut mieux souligner ici que la riposte d'Israël à… comment dire...euh... Ah, voilà : à la conduite incorrecte de certains habitants de Gaza, est disproportionnée.

Oui, disproportionnée. Avec toute notre compassion pour Israël, ce qui s'est passé, dans les yeux du monde, n'est pas encore une raison pour associer les mots « HAMAS » et « inhumains », « Palestiniens » et « bêtes féroces », « islamistes » et « assassins ». Même pas avec un « mais », par exemple : « Le HAMAS, ce sont les bêtes féroces, MAIS tous les Palestiniens ne sont pas des bourreaux ! » Rien de personnel, c'est juste que, autrement, le public ne sera pas en mesure de comprendre pourquoi ceux qui, hier, étaient considérés comme combattants pour la liberté, sont soudain devenus bourreaux.

Non, il vaut mieux changer d’image, montrer des enfants sous la pluie de bombes juives. Un gros plan. Un gamin palestinien ensanglanté. Où est le gamin ? Où est-il passé ? On a besoin du gamin palestinien sur le plateau !

Au fait, on a donné à manger aux enfants ? Qu'en est-il des milliards de dollars et d'euros qu’on vous a donné à des fins humanitaires ? Quels accessoires, quels décors ? 500 kilomètres de tunnels et 40 000 missiles ? Pourquoi faire ? Où est l'argent ?

Bon, ce n'est tout de même pas un documentaire… Notre Angelina ne s’abaissera pas jusqu’à compter ses impôts passés aux bourreaux palestiniens, pardon, aux combattants pour la liberté, pour tuer des enfants juifs, pardon, euh… à des fins humanitaires.

Et puis, il est temps de revenir à l’idée essentielle, - passons au final, où le bien doit vaincre le mal. Lequel mal doit arrêter immédiatement de bombarder les enfants palestiniens innocents ! Pour qu’il y ait un happy end pour les deux peuples - arabe et juif. Happy pour l’un, end pour l’autre. C'est une blague, pas la peine de noter.

Bon, maintenant, la bannière dans le cadre : « La vie des Palestiniens et des Israéliens est importante ! » Pour que tout le monde soit content. Stop, arrêtez, pourquoi seulement les Palestiniens ? Où sont passés les Israélites ? Notre héroïne ne peut pas avoir une pensée que pour les gentils, la vie des Israéliens est importante aussi, jusqu’à nouvel ordre. Ramener les Israéliens sur la bannière. On passe au final. (Pas à la solution finale, pas encore !)

Attention ! Maintenant, l'héroïne exige fermement un cessez-le-feu. Immédiatement ! Non, pas pour que les fauves survivants puissent sortir à nouveau de leurs trous de béton et entrer dans nos maisons, armés des couteaux et des mitrailleuses, et nous tuer et nous torturer, non ! Le but unique, c’est que les gens pacifiques doivent voir le mal vaincu. Et qu'ils se sentent vainqueurs. C’est tout.

Musique.
Génériques.
Une larme de satisfaction de la communauté mondiale.
L'abondante salive juive sur l'écran.

Tradiction francaise Alexandre Braïlovski

joly_guterish

  • Marc GALESNIK

    Notre actrice préférée, Angelina Jolie, a présenté « La tragédie de Gaza ». L'histoire est passionnante : le secteur, devenu une prison à ciel ouvert, devient une fosse commune. Voici qui est joliment dit n’est-ce pas ? (Pardon pour le calembour!) Le scénariste en chef de l'ONU, Guterres, doit aimer, Antonio aime ce genre de métaphores.

    Bien sûr, on pourrait faire remarquer que Gaza est frontalière non seulement avec Israël, mais aussi avec l'Egypte, et que c'est l'Egypte qui refuse catégoriquement l’entrée aux Gazaouis, même pendant la guerre. D’ailleurs, personne ne le lui demande, sachant très bien qui sont ces gentils et pacifiques habitants de Gaza.

    C'est aussi pourquoi qu’Israël, qui a libéré Gaza de sa présence il y a 18 ans, continue de nourrir et d’abreuver cette prison, continue de laisser entrer ses « détenus » sur son territoire pour qu’ils puissent gagner de l'argent, et continue de leur acheter leurs T-shirts, leurs légumes et leur vodka Absolut trafiquée, même en subissant leurs missiles et des attentats permanents. Tout cela, justement, pour éviter que cette prison ne se transforme en une fosse commune, comme le craint notre chère Angelina.

    Mais ne nous laissons pas distraire par les détails. Respectons les règles du scénario qui ont fait leurs preuves. Avant de passer à l’essentiel, Angelina exprime son état de choc à propos des horreurs du « samedi noir. » Ça, ça ira pendant les titres, - les scènes de l'atrocité bestiale et débridée des Gazaouis envahissant les villes et les kibboutz endormis, les massacres et autres scènes déchirantes.

    Presque comme dans les films de Spielberg ou du jeune Tarantino. Ça fait glacer le sang dans les veines. Ou bien, dresser les cheveux sur la tête. Ou encore glacer les cheveux dans les veines. Bref, une horreur ! Personne, d'Angelina à Erdoğan, ne peut retenir ses larmes. Pourtant, ce sont des images d’amateurs ! Bien sûr, l'exposition est un peu serrée, surchargée de scènes peu photogéniques et crée l'illusion d'un mal absolu, menaçant le happy end prévu. Oui, c'est un film cruel, mais aucun animal n'a été blessé pendant le tournage, non ?

    Seulement, pour les Israéliens, ce n'est pas du cinéma. Si, serrant les dents, étouffant toute compassion, ils n’écrasent pas ces monstres dans leurs trous, la prochaine fois, Angelina les regardera se faire couper la tête directement à Tel-Aviv et à Jérusalem. Et Guterres nous dira encore que le massacre n'est pas arrivé tout seul, que nous l’avons bien cherché. L'autre jour, ce cher Antonio a déjà chanté son solo en disant que les Juifs avaient provoqué tout cela eux-mêmes.

    C'est là qu’il serait bien d’insérer un flashback de l'histoire des Juifs, qui, dans le passé, se sont déjà mis en difficulté par leur mauvais comportement. Guterres l'a lu chez un auteur allemand, comment déjà s’appelle-t-il... Le titre, c’était Mein Kampf. Seulement, il parait que cet auteur est un peu impopulaire chez les influents patrons de l'industrie cinématographique, pour la plupart Juifs eux-même. Il y aurait quelques désaccords entre eux et cet Allemand… Bon, tant qu’il faut compter avec eux, il n'y aura pas de flashback.

    Il vaut mieux souligner ici que la riposte d'Israël à… comment dire...euh... Ah, voilà : à la conduite incorrecte de certains habitants de Gaza, est disproportionnée.

    Oui, disproportionnée. Avec toute notre compassion pour Israël, ce qui s'est passé, dans les yeux du monde, n'est pas encore une raison pour associer les mots « HAMAS » et « inhumains », « Palestiniens » et « bêtes féroces », « islamistes » et « assassins ». Même pas avec un « mais », par exemple : « Le HAMAS, ce sont les bêtes féroces, MAIS tous les Palestiniens ne sont pas des bourreaux ! » Rien de personnel, c'est juste que, autrement, le public ne sera pas en mesure de comprendre pourquoi ceux qui, hier, étaient considérés comme combattants pour la liberté, sont soudain devenus bourreaux.

    Non, il vaut mieux changer d’image, montrer des enfants sous la pluie de bombes juives. Un gros plan. Un gamin palestinien ensanglanté. Où est le gamin ? Où est-il passé ? On a besoin du gamin palestinien sur le plateau !

    Au fait, on a donné à manger aux enfants ? Qu'en est-il des milliards de dollars et d'euros qu’on vous a donné à des fins humanitaires ? Quels accessoires, quels décors ? 500 kilomètres de tunnels et 40 000 missiles ? Pourquoi faire ? Où est l'argent ?

    Bon, ce n'est tout de même pas un documentaire… Notre Angelina ne s’abaissera pas jusqu’à compter ses impôts passés aux bourreaux palestiniens, pardon, aux combattants pour la liberté, pour tuer des enfants juifs, pardon, euh… à des fins humanitaires.

    Et puis, il est temps de revenir à l’idée essentielle, - passons au final, où le bien doit vaincre le mal. Lequel mal doit arrêter immédiatement de bombarder les enfants palestiniens innocents ! Pour qu’il y ait un happy end pour les deux peuples - arabe et juif. Happy pour l’un, end pour l’autre. C'est une blague, pas la peine de noter.

    Bon, maintenant, la bannière dans le cadre : « La vie des Palestiniens et des Israéliens est importante ! » Pour que tout le monde soit content. Stop, arrêtez, pourquoi seulement les Palestiniens ? Où sont passés les Israélites ? Notre héroïne ne peut pas avoir une pensée que pour les gentils, la vie des Israéliens est importante aussi, jusqu’à nouvel ordre. Ramener les Israéliens sur la bannière. On passe au final. (Pas à la solution finale, pas encore !)

    Attention ! Maintenant, l'héroïne exige fermement un cessez-le-feu. Immédiatement ! Non, pas pour que les fauves survivants puissent sortir à nouveau de leurs trous de béton et entrer dans nos maisons, armés des couteaux et des mitrailleuses, et nous tuer et nous torturer, non ! Le but unique, c’est que les gens pacifiques doivent voir le mal vaincu. Et qu'ils se sentent vainqueurs. C’est tout.

    Musique.
    Génériques.
    Une larme de satisfaction de la communauté mondiale.
    L'abondante salive juive sur l'écran.

    Tradiction francaise Alexandre Braïlovski

    joly_guterish

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